Myopie forte

Qu'est-ce que la myopie forte ?

L’œil d’un myope fort et beaucoup plus long qu’un œil normal. Il en résulte que l’image regardée se forme en en avant de la rétine d’où la vision floue.

La myopie forte est une maladie dégénérative définie par une myopie supérieure à -6 de dioptrie.

Ce globe anormalement long, souvent déformé au niveau du pôle postérieur, est responsable de lésions choriorétiniennes postérieures et périphériques.

La détérioration de l’acuité visuelle sera soit aiguë (décollement de rétine, hémorragie, œdème maculaire) soit lentement progressive (foveoschisis, membrane épirétinienne..).

 

COMPLICATIONS

  • Les maculopathies myopiques:

Le pôle postérieur du myope fort se caractérise par un staphylome, une ectasie des trois tuniques du globe. Ce qui entraîne des complications mécaniques dans la région postérieure. L’aire maculaire présente le plus souvent des plages d’atrophie et des ruptures de la membrane de Bruch qui se compliquent d’hémorragies isolées ou révélant la présence de néovaisseaux sous rétiniens.

Le foveoschisis maculaire du myope fort est une pathologie plus rare caractérisée par un clivage Intra rétinien associé à des anomalies du cortex vitréen et parfois à une rétraction corticale. L’évolution est imprévisible allant jusqu’au trou maculaire. Ce dernier peut être responsable d’un décollement de rétine.

Les anomalies vitréennes engendrent également des membranes épirétiniennes ou des tractions vitréo-maculaires ( responsable d’un œdème maculaire tractionnel ) pouvant mener elles aussi au trou maculaire.

  • Pathologie du vitré:

Le vitré du myope fort est le siège d’une liquéfaction et d’une dégénérescence précoce.Le décollement postérieur du vitré qui peut s’accompagner de myodésopsies ( corps flottants ) et de phosphènes (flashs lumineux) est lui aussi plus précoce que dans la population générale.

  • Les décollements de rétine:

En périphérie, des lésions dégénératives choriorétiniennes sont également présentes (lésions givrées, pavimenteuses, palissadiques ou déhiscences). Ces lésions expliquent que les décollements de rétine soient plus fréquents chez les patients fort myopes.

  • La cataracte:

Relativement précoce, elle se manifeste plus tôt que chez les autres patients (autour de 60 ans). Elle est le plus souvent nucléaire mais aussi sous capsulaire postérieure. Le traitement chirurgical est une phacoémulsification combinée à la mise en place d’un implant correctif.

  • Le glaucome:

La myopie forte modifie un certain nombre de caractères anatomiques qui rendent plus difficile le diagnostic et le suivi du glaucome. De plus, le glaucome est plus fréquent chez les patients forts myope car l’hypertonie oculaire (définie comme supérieure à 21 mmhg) doit

être reconsidérée du fait de la moindre rigidité de la paroi de l’œil qui remet en question la valeur de la tension mesurée et le nerf optique apparaît particulièrement exposé à de faibles modifications pressionnelles.

EXAMENS NÉCESSAIRES AU DIAGNOSTIC

Un fond d’oeil annuel de dépistage est fortement recommandé afin de mettre en évidence les lésions périphériques et centrales.

Une angiographie à la fluorescéine permettra de révéler la présence de néovaisseaux choroïdiens maculaires grâce à une diffusion anormale du colorant fluorescent à leurs niveaux.

OCT (Optical Coherence Tomographie)

Cet examen essentiel permet de mettre en évidence un œdème maculaire secondaire à des néovaisseaux. Ainsi que toutes complications d’origine tractionnelle (traction vitréo-maculaire, membrane épirétinienne, foveoschisis, trou maculaire..).

TRAITEMENTS ADAPTÉS

En périphérie rétinienne les déchirures ou lésions dégénératives périphériques seront sécurisées grâce à un traitement par laser argon préventif ayant pour effet de créer une cicatrice (adhérente à la paroie) entourant les lésions et empêchant le passage de liquide sous la rétine et ainsi l’évolution vers un décollement de rétine.

Une prise en charge chirurgicale s’impose lorsque le décollement de rétine est avéré. La plus fréquente actuellement est la vitrectomie ( le vitré est séparé de la rétine puis aspiré ) associée à du laser endoculaire et une injection de gaz.

 Le traitement des néovaisseaux choroïdiens sont les injections intra-vitréennes d’anti VEGF ou plus rarement une photothérapie dynamique.  

Le foveoschisis ainsi que les pathologies tractionnelles nécessitent une prise en charge chirurgicale, une vitrectomie. Le vitré est d’abord séparé de la rétine puis aspiré. A l’aide d’une micro-pince les membranes sont ensuite pelées, tout d’abord la membrane épirétinienne (si elles est présente) puis la limitante interne de la rétine.

Pour d’autres renseignements sur le sujet, vous pouvez téléchargez la fiche de consentement éditée par la SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’OPHTALMOLOGIE. Il est indispensable de la lire avant l’opération et de la remettre au chirurgien SIGNÉE :  FICHES SFO