Il s’agit du fait de cacher l’un des deux yeux avec un cache oculaire. Le cache est un pansement de forme arrondie, qui se colle sur la peau, autour de l’œil.
Parfois, un seul des deux yeux « regarde réellement » : un œil devient dominant et l’autre œil se met au repos, « il arrête de regarder ». Le développement visuel de cet œil est stoppé et l’acuité visuelle est mauvaise. Le fait de cacher l’œil qui voit bien va « forcer à travailler » celui qui voit mal, pour l’inciter à développer ses voies de communication avec le cerveau.
L’occlusion par application de caches est la seule méthode efficace pour faire remonter la vision de l’œil dominé et éviter l’amblyopie. Il faut toujours y associer le port de lunettes adaptées. Les caches se trouvent en pharmacie.
Le temps d’occlusion (nombres de jour par semaine et nombres d’heures par jour) est adapté au cas par cas, en fonction de l’objectif à atteindre et des résultats aux consultations régulières de suivi.
Une fois l’objectif d’acuité visuelle atteint, l’occlusion est diminuée progressivement jusqu’au retrait total de l’occlusion. Cette dernière est le plus souvent poursuivie plusieurs mois voire années, afin d’empêcher une nouvelle baisse de vue à l’arrêt des caches.
Mieux l’occlusion sera réalisée, plus vite la vision de l’œil « paresseux » remontera.
La période de plasticité cérébrale, pendant laquelle la vision de l’œil paresseux peut revenir à la normale, va de la naissance à l’âge d’environ 6 ans, voire 7-8 ans. C’est pourquoi il est nécessaire de se préoccuper de cacher le bon œil durant cette période. Passé cet âge il sera trop tard pour faire remonter la vue et la malvoyance persistera toute la vie.
Dr Christelle Le Barreau : le Dr Le Barreau est spécialisée en ophtalmologie pédiatrique, notamment dans le dépistage et le traitement de l’amblyopie, ainsi que la prise en charge du strabisme. Elle accompagne les enfants à partir de l’âge de 3 ans. Elle réalise également le suivi de la myopie qui touche aujourd’hui de plus en plus d’enfants et de jeunes adultes.
