Les troubles visuels chez les enfants : comment repérer les premiers signes de problèmes oculaires ?

Les troubles visuels chez les enfants : comment repérer les premiers signes de problèmes oculaires

La vue est essentielle au développement de l’enfant. Elle facilite les apprentissages, la coordination motrice et l’exploration de l’environnement. Le dépistage des troubles visuels dès les premiers mois de la vie permet de repérer les situations à risque et d’y remédier. De plus, les déficits passent souvent inaperçus durant l’enfance, car les plus jeunes ne sont évidemment pas en capacité d’exprimer ce qu’ils ressentent. L’objectif du dépistage reste donc de traiter précocement certains troubles afin de limiter leur impact et leur évolution. Les parents ont aussi un rôle à jouer en repérant les signes de problèmes oculaires. Dans cet article, nous revenons sur les principaux troubles visuels de l’enfant, leurs signaux d’alerte et nous vous expliquons quand consulter un ophtalmologue.

Sommaire

  1. L’importance de repérer les premiers signes de problèmes oculaires
  2. Les principaux troubles visuels des enfants
  3. Comment repérer les premiers signes de troubles visuels chez l’enfant ?
  4. Le dépistage
  5. Les examens visuels recommandés
  6. Le traitement des troubles visuels chez l’enfant
  7. Quelques conseils pour protéger la vue des enfants au quotidien
  8. Conclusion : repérer les premiers signes de problèmes oculaires chez les enfants

1. L’importance de repérer les premiers signes de problèmes oculaires

La détection précoce est essentielle en ophtalmologie pédiatrique. Elle permet d’agir avant que les troubles n’impactent de manière durable le développement de l’enfant. Entre 0 et 7 ans, le système visuel est effectivement en pleine maturation. Une anomalie non traitée à cet âge peut alors avoir des conséquences irréversibles. De plus, un déficit visuel entraînera des complications plus générales pour l’enfant, telles que :

  • des difficultés d’apprentissage de la lecture et de l’écriture ;
  • des problèmes de coordination ;
  • un manque de confiance en soi ;
  • et/ou un retard dans le développement psychomoteur.

2. Les principaux troubles visuels des enfants

Les anomalies visuelles pouvant affecter les enfants sont la myopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme, l’amblyopie et le strabisme.

La myopie

Se manifestant par une vision floue de loin, elle apparaît souvent au cours de la croissance et tend à s’aggraver à l’adolescence, d’autant plus qu’il existe des antécédents familiaux.

Signes cliniques de la myopie chez le jeune enfant :

  • il plisse les yeux pour regarder au loin ;
  • il manque d’attention ou se replie sur lui-même ;
  • il a besoin de se mettre près de la télévision ou du tableau en classe pour mieux voir.

L’hypermétropie

Un enfant hypermétrope a des difficultés à voir les objets de près mais peut aussi être gêné en vision de loin. L’hypermétropie est le plus souvent physiologique car la croissance de l’œil n’est pas terminée. Cependant, lorsque ce trouble est trop important (on parle alors de vraie hypermétropie), il peut provoquer une fatigue visuelle accompagnée des signes suivants :

  • des clignements oculaires fréquents ;
  • des douleurs ou des rougeurs au niveau des yeux ;
  • et des difficultés dans l’apprentissage de la lecture, car l’enfant distingue mal les lettres.

L’astigmatisme

Dans le cas de l’astigmatisme, la cornée n’est plus sphérique, mais ovale, ce qui déforme les images horizontalement ou verticalement. La vision est souvent perturbée de près comme de loin. Un enfant astigmate peut présenter :

  • des céphalées fréquentes (maux de tête) ;
  • des plissements des yeux ;
  • une confusion entre certaines lettres comme le H, le M et le N ou le B et le D (idem pour les chiffres 0 et 8) ;
  • une écriture trop inclinée ou au-dessus des lignes ;
  • et une baisse de l’attention visuelle.

Le strabisme

Le strabisme correspond à une déviation des axes visuels. Un œil peut ainsi être tourné vers l’intérieur, vers l’extérieur, voire même vers le haut ou le bas. Dans plus de la moitié des cas, le strabisme entraîne une amblyopie. Il nécessite donc une prise en charge précoce. Les signes chez les jeunes enfants sont les suivants :

  • position anormale des yeux, l’un semblant fuir ou les deux ne bougeant pas en même temps ;
  • plissement des yeux ;
  • l’enfant se couvre un œil ;
  • perte de la perception de profondeur, troubles de l’équilibre

L’amblyopie

Il s’agit d’une insuffisance uni ou bilatérale de l’acuité visuelle, non améliorable par correction optique. On parle en effet d’ « œil paresseux », car ce trouble se traduit souvent par une vision faible d’un seul œil.

L’amblyopie peut être très problématique. L’efficacité du traitement reste d’ailleurs liée à la précocité du dépistage. Sans prise en charge, l’enfant peut développer un trouble irréversible de la maturation du cortex visuel.

Cette affection est généralement détectée à l’occasion d’un test de vision, d’où l’importance du suivi par le médecin traitant ou le pédiatre qui recherchera également des facteurs de risque.

Tout signe d’appel entraînera une orientation rapide vers un ophtalmologue, comme l’un de nos spécialistes à la Clinique des yeux de Bordeaux.

Les amblyopies peuvent être organiques, elles sont donc liées à une anomalie du globe oculaire, ou fonctionnelles et sont alors la conséquence d’un trouble de la réfraction comme la myopie, l’hypermétropie ou l’astigmatisme.

3. Comment repérer les premiers signes de troubles visuels chez l’enfant ?

Repérer les premiers signes de troubles visuels chez l'enfant

Les symptômes peuvent évidemment varier d’un individu à l’autre, en fonction de chaque trouble en cause et surtout de l’âge. Néanmoins, certains comportements ou plaintes doivent alerter la famille, le corps enseignant ou les professionnels de santé en charge du suivi de l’enfant :

  • l’enfant se frotte souvent les yeux ;
  • fatigue, surtout après la lecture ou les devoirs ;
  • rougeurs ou picotements oculaires ;
  • on note une baisse inexpliquée de ses performances scolaires ;
  • il ne suit pas les objets du regard (notamment chez le nourrisson) ;
  • absence d’intérêt à des stimuli visuels ;
  • difficultés à suivre les lignes en lisant ou en écrivant ;
  • l’enfant se cogne souvent, est très maladroit ;
  • il plisse ou cligne beaucoup des yeux ;
  • il rencontre des difficultés à recopier ce qui est noté au tableau ;
  • il fait des erreurs d’attention bien trop fréquentes ;
  • sensibilité accrue à la lumière ;
  • difficultés d’apprentissage de la lecture ou de l’écriture ;
  • l’enfant évite les activités nécessitant un certain effort visuel (dessin, coloriage, puzzle…).

Bien sûr, cette liste n’est pas exhaustive et un enfant présentant un trouble visuel ne souffrira pas de tous ces symptômes à la fois. Ces signaux doivent surtout entraîner une consultation.

Il existe également une manifestation observable chez les enfants et qui requiert un examen ophtalmologique en urgence, c’est la leucocorie. Il s’agit d’un reflet blanchâtre de la pupille observé de manière directe par les parents ou lors de photographies prises au flash. Ce symptôme est lié à des pathologies sévères comme une cataracte ou un rétinoblastome.

4. Le dépistage

Nous l’avons vu, le dépistage est essentiel, d’autant que la plupart des anomalies demeurent réversibles avec un traitement approprié pendant les toutes premières années de vie. Outre la vigilance des parents, c’est bien les rendez-vous réguliers avec le médecin traitant ou le pédiatre qui vont permettre de dépister les troubles visuels de l’enfant.

Le praticien va identifier les facteurs de risque, rechercher des signes d’appel et réaliser un examen clinique adapté à l’âge de son patient. Les tests de dépistage sont relativement simples à mener et servent à détecter précocement la plupart des pathologies. En cas de doute, le médecin traitant oriente l’enfant vers un centre d’ophtalmologie, comme notre clinique des yeux à Bordeaux.

Plus tard, d’autres professionnels interviennent dans ce dépistage régulier, comme le médecin ou l’infirmier scolaire, ainsi que les enseignants qui identifient régulièrement des difficultés pouvant être liées à un déficit visuel.

5. Les examens visuels recommandés

Pour s’assurer du bon développement de la vue d’un enfant, il est recommandé de faire des examens à des âges bien précis.

  • À la naissance : un examen sommaire est réalisé à la maternité (fixation d’un visage proche, clignement à la lumière)
  • Vers 4-6 mois: vérification de la poursuite oculaire et de la convergence (mise au point)
  • Vers 9 mois : surveillance du réflexe de fixation et de poursuite
  • Vers 2-3 ans : dépistage notamment du strabisme ou de l’amblyopie
  • Vers 4-5 ans : test de l’acuité visuelle
  • Tous les 2 ans et plus souvent si un problème est détecté

Ces bilans peuvent être faits par le médecin traitant, un pédiatre, un ophtalmologue ou un orthoptiste.

Les 3 rendez-vous clés a retenir sont les suivants (hormis dépistage a la maternité) :

  • Pour les bébés : rendez-vous vision entre 9-12 mois chez un orthoptiste,
  • Visite vers l’age de 3 ans : orthoptiste ou ophtalmologue,
  • Avant l’entrée au CP : ophtalmologue

6. Le traitement des troubles visuels chez l’enfant

Ophtalmo-pédiatrie : traitement des troubles visuels chez l'enfant

La prise en charge dépend évidemment de l’anomalie en cause. Plusieurs solutions peuvent être proposées telles que :

  • le port de lunettes de vue ;
  • des exercices de rééducation orthoptique ;
  • une occlusion (cache-œil) pour traiter une amblyopie ;
  • ou une intervention chirurgicale (dans le cas, par exemple, d’un strabisme important).

7. Quelques conseils pour protéger la vue des enfants au quotidien

Parce que la prévention est indispensable dans la protection visuelle des plus jeunes, voici quelques conseils pour préserver leur santé oculaire.

1. Limiter les écrans

L’exposition prolongée aux écrans peut causer une fatigue visuelle, une sécheresse oculaire et favoriser la myopie. La lumière bleue fragilise aussi la vue des enfants.

  • Pas d’écran avant 3 ans
  • Usage occasionnel entre 3 et 6 ans
  • Exposition modérée après 6 ans
  • Pauses régulières

2. Avoir une alimentation équilibrée

Les vitamines A, C et E, les oméga-3, le zinc et le sélénium sont cruciaux pour la santé oculaire. Lors de la préparation des repas, il est intéressant d’incorporer régulièrement des carottes, des épinards, des poissons gras, des œufs, des légumineuses, de l’huile de colza… ; des aliments riches en oligo-éléments essentiels.

3. S’exposer à la lumière, mais en faisant attention aux UV

S’exposer à la lumière naturelle est bénéfique, mais il faut être prudent avec les ultra-violets. Les plus jeunes restent particulièrement vulnérables à ces rayons, car leur système visuel immature n’est pas suffisamment fonctionnel pour y faire barrage. Un enfant a toutefois besoin de bouger en extérieur, de profiter de la lumière (au moins 2 heures par jour) et de travailler sa vision de loin. Ces mesures réduisent le risque de développer une myopie.

4. Favoriser l’hygiène visuelle

Cela passe par des gestes simples comme installer un éclairage suffisant pour la lecture ou les devoirs et enseigner à l’enfant la bonne distance avec les écrans ou les livres.

5. Se faire dépister régulièrement

Le respect des examens médicaux obligatoires et une consultation au moindre doute restent essentiels. Ce suivi permet d’éviter de nombreuses complications.

8. Conclusion : repérer les premiers signes de problèmes oculaires chez les enfants

Pour conclure, la santé visuelle est un pilier fondamental du développement de l’enfant ; elle ne doit pas être négligée. Une vigilance régulière, couplée à des examens adaptés, permet généralement de détecter puis de corriger les troubles visuels avant qu’ils ne s’aggravent.

La consultation ophtalmologique pédiatrique a donc une vocation non seulement curative, mais aussi et surtout, préventive.

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